La dynamique des sociétés à mission se confirme avec une progression de +24% au premier trimestre 2021
Le portrait type des sociétés à mission, deux ans après la loi PACTE
Au premier trimestre 2021, le nombre de sociétés à mission a atteint 154 contre 124 fin 2020, soit une progression de 24% en 3 mois, traduisant une croissance toujours soutenue. Ce sont 230 000 salariés qui sont directement concernés par la mission de leur entreprise, c’est-à-dire qui travaillent dans des sociétés ayant effectué leur changement statutaire.
Les entreprises de moins de 50 salariés constituent 69% des sociétés à mission et confirment leur importance dans le développement de la société à mission. La dynamique à l’œuvre au sein des ETI et grandes entreprises s’est renforcée de façon significative ; elles ont constitué 20% des entreprises devenues à mission au T1 2021 contre 10 % à fin décembre 2020, et représentent désormais 13% de l’ensemble des sociétés à mission en France.
Autre évolution notable : 54% des nouvelles sociétés à mission du premier trimestre 2021 sont implantées en régions, à comparer à 38 % à fin 2020. Un rééquilibrage territorial des sociétés à mission est en train de s’opérer, portée par la dynamique des régions Auvergne-Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine, Occitanie.
Sociétés à mission : la finance / assurance en tête des secteurs d’activités
La société à mission est un modèle d’entreprise qui transcende les secteurs d’activité : 79 % relèvent des services, 11 % du commerce et 10 % de l’industrie.Une analyse plus fine des activités des entreprises permet de dégager certaines tendances parmi les sociétés à mission en France : la finance / assurance et le conseil en stratégie d’impact sont les deux activités les plus représentées, suivies par la tech.
Sur les 18 entreprises dans la finance, 10 relèvent du secteur de l’investissement, comme Meridiam, Citizen Capital, Mirova, Sycomore, Eutopia Gestion ou la plateforme de crowdfunding et financement participatif WiSEED.
Le commerce alimentaire et l’industrie agroalimentaire sont aussi très représentés avec 13 entreprises dont Danone, Sabarot Wassner ou récemment Bio Armor.
Le secteur de l’immobilier et du BTP est aussi très actif, avec 12 entreprises, dont trois qui ont obtenu la qualité de société à mission au premier trimestre 2021 : Groupe REALITES, Erilia et Frey.
Un nouveau secteur a fait son apparition depuis la première édition du baromètre : celui de la mobilitéavec deux entreprises, Phoenix Mobility et TaxyMatch.
Le secteur de l’enseignement/formation fait aussi partie du peloton de tête avec 10 organisations.On ne recense pas encore de sociétés à mission dans l’hébergement et la restauration.
On observe que des pionniers peuvent générer un effet d’entraînement dans leur secteur d’activité et auprès de leur écosystème. C’est le cas dans plusieurs secteurs comme dans celui de l’investissement, l’immobilier, la santé, la cosmétique ou encore la Tech.
Le comité de mission : un nouvel organe de gouvernance plébiscité
La loi prévoit un mode de gouvernance de mission allégé pour les entreprises de moins de 50 salariés, avec le recours à un référent de mission. Néanmoins, 77 % d’entre elles ont opté volontairement pour la mise en place d’un comité de mission au sein de leurs structures. Ce nouvel organe de gouvernance mis en place par la loi PACTE est donc largement plébiscité par l’ensemble des sociétés à mission.Outre les membres internes (dont un représentant des salariés obligatoire), 79 % des comités de mission intègrent une ou des parties prenantes externes. Leurs profils sont très diversifiés : experts et chercheurs sont les plus sollicités, comme les clients et la société civile.
La France, pionnière d’un modèle d’entreprise engagée pour l’Europe
Si la loi PACTE a été promulguée le 22 mai 2019, son décret d’application a été publié le 2 janvier 2020. Les démarches pour devenir société à mission prenant, selon les premiers retours d’expérience, entre 6 mois et 24 mois, nous pouvons estimer que les chiffres arrêtés au 1er trimestre 2021 ne révèlent que la partie émergée de l’iceberg et que ce nouveau modèle d’entreprise n’a pas encore révélé tout son potentiel.
Pour Emery Jacquillat, Président de la Communauté des Entreprises à Mission : “La très forte dynamique observée par la Communauté des Entreprises à Mission devrait inciter l’Etat français à pousser l’innovation de la société à mission portée par la loi PACTE au niveau européen, pour dépasser les débats actuels sur la Directive sur le reporting développement durable des entreprises (CSRD). Car les dirigeants l’ont compris et s’en saisissent massivement : au-delà de la RSE, l’entreprise à mission est un puissant levier de transformation de la société, à la fois boussole et outil stratégique, levier d’engagement, d’innovation et de performance, qui réconcilie performance économique et enjeux sociaux et environnementaux. A la France, qui a ouvert la voie, de porter la voix en Europe du capitalisme responsable !”
Où en est la dynamique de la société à mission deux ans après la loi PACTE ? Quel est le portrait type de ces entreprises pionnières ? Quelles sont les grandes tendances à l’œuvre ?
La Communauté des Entreprises à Mission vous convie au lancement de la 2ème édition du Baromètre des Sociétés à Mission.
Découvrez avec Anne Mollet (Directrice Générale de la Communauté des Entreprises à Mission) et Kevin Levillain (Enseignant-Chercheur à MINES ParisTech) les enseignements de l’Observatoire des Sociétés à Mission, puis profitez d’une table ronde exceptionnelle lors de laquelle Sandrine Conseiller (CEO d’Aigle) et Frédéric Lavergne (Directeur Général d’Erilia) offrent leurs retours d’expérience en tant que dirigeants de sociétés nouvellement à mission. Les échanges sont animés par Emilie Kovacs (fondatrice et rédactrice en chef d’EKOPO).